
Le Grand Prix du Canada 2025 a livré un scénario inattendu et spectaculaire sur le circuit Gilles-Villeneuve. George Russell, pilote Mercedes, s’est imposé avec autorité pour la première fois cette saison. Cette victoire met fin à une domination partagée jusqu’ici par Red Bull et McLaren, et marque le retour au sommet du Britannique depuis son dernier succès à Las Vegas en 2024. Parti en pole position, Russell a contenu la pression de Max Verstappen dans les premiers tours et a ensuite déroulé un rythme de course implacable, malgré les interruptions stratégiques causées par les arrêts aux stands et les incidents en piste.
Le dénouement spectaculaire s’est joué dans les derniers tours de la course. Alors que les positions semblaient figées dans le peloton de tête, une lutte fratricide entre les deux pilotes McLaren a bouleversé la hiérarchie. Lando Norris, en quête de la quatrième place occupée par son coéquipier Oscar Piastri, a tenté une manœuvre hasardeuse au 67ᵉ des 70 tours. En tentant un dépassement à l’entrée de la ligne droite des stands, Norris a percuté l’arrière de la voiture de l’Australien. Résultat : le Britannique a violemment tapé le mur et a dû abandonner, tandis que Piastri, malgré l’impact, a pu rallier l’arrivée à la quatrième place.
Cet accrochage a offert à Andrea Kimi Antonelli (Mercedes) l’occasion de décrocher le tout premier podium de sa carrière en Formule 1. À seulement 18 ans et pour son dixième Grand Prix, l’Italien devient l’un des plus jeunes pilotes à grimper sur un podium dans l’histoire de la discipline. Son calme et sa régularité ont été récompensés, d’autant plus qu’il a su éviter les pièges d’une course perturbée par les erreurs stratégiques et les tensions internes chez McLaren.
À l’avant du peloton, Russell a maintenu son cap. Il remporte ainsi la quatrième victoire de sa carrière et conforte sa position dans le top 5 du championnat du monde. Avec cinq podiums en dix courses cette saison, il prouve sa constance et la compétitivité retrouvée de Mercedes. Il a d’ailleurs salué l’émergence d’Antonelli sur le podium, mettant en avant le renouveau de son écurie. Verstappen, deuxième, n’a jamais vraiment pu contester la victoire malgré quelques tentatives dans les premiers relais. Le triple champion du monde garde néanmoins la tête du championnat.
Derrière, les Ferrari de Charles Leclerc et Lewis Hamilton ont terminé aux cinquième et sixième places. Malgré des qualifications solides, ils n’ont jamais été en mesure de jouer la victoire. Fernando Alonso, toujours fiable, termine septième avec Aston Martin, devant Nico Hülkenberg (Sauber), Esteban Ocon (Haas) et Carlos Sainz (Williams), qui complètent le top 10. Ce dernier sauve un point précieux dans une saison compliquée.
Côté tricolore, le bilan est mitigé : Pierre Gasly (Alpine) et Isack Hadjar (RB) finissent respectivement 15ᵉ et 16ᵉ, loin des points. La frustration est palpable, notamment pour Gasly, qui peine à retrouver le rythme dans une Alpine peu compétitive. Ocon, en revanche, inscrit un point pour Haas, poursuivant sa dynamique positive depuis quelques courses.
Enfin, la mésaventure de Norris pourrait bien avoir des conséquences importantes dans la lutte interne chez McLaren. En plus de l’abandon, le Britannique concède 12 points à Piastri, désormais devant lui au championnat. Norris a reconnu son erreur immédiatement à la radio, assumant la responsabilité d’une manœuvre "stupide", selon ses propres mots.
Ajouter un commentaire
Commentaires